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EXPOSITION 2015 

 

ENGAGEMENTS / COLLECTIONNER / PARTAGER

11 avril – 23 août 2015 / Musée Sainte-Croix / POITIERS

 

 

En 1995, l’exposition Passions privées du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris démontrait qu’il y avait des collectionneurs en France. Peut-on dire vingt ans après, comme certains, « qu’il y a collectionneur et collectionneur » ? Si l’actuel développement de la création artistique contemporaine mondialisée a permis aux arts plastiques d’occuper les espaces qu’ils méritent, la forme prise aujourd’hui par son marché ne manque pas d’interroger. Peut-on généraliser la perception d’une situation qui mélange création de plus en plus schématisée pour ne dire édulcorée, apparence sociale et profusion financière ?

 

Collectionner « sérieusement » peut se faire, pour simplifier, dans deux directions : de manière extensive ou en profondeur. De manière extensive, l’amateur s’intéresse à l’ensemble de la création et multiplie les achats dans de multiples directions. En profondeur, le collectionneur tend, lui, à accentuer ses achats dans une ou plusieurs directions. Il y a de grandes collections privées de dessins, de vidéos, d’artistes ou de certaines époques ou mouvements créatifs. La vie créative d’un artiste est longue. Il en est de même de celle d’un collectionneur. Parfois des périodes sont communes à l’un et l’autre et se superposent.

 

L’exposition ENGAGEMENTS. Collectionner / Partager s’intéresse à cette dernière catégorie de collectionneurs qui ont fait de leur « passion privée » une logique de vie, dans un projet proposé par l’association ArCEN (Art Collection European Network) et le musée Sainte-Croix de Poitiers, du 11 avril au 23 août 2015.

 

Il est souvent noté qu’en France le monde des collectionneurs d’art contemporain et celui des musées se regardent avec méfiance. Les logiques muséales d’enrichissement mêlent histoire des collections, dons et cessions par des collectionneurs, opportunités accessibles et projet scientifique de l’institution. L’exposition ENGAGEMENTS. Collectionner / Partager propose une nouvelle rencontre entre ces deux univers, au musée Sainte-Croix de Poitiers.

 

22 collectionneurs engagés ont accepté de dévoiler au public 120 œuvres de 33 artistes couvrant 40 ans de création contemporaine.

Plus précisément, onze amateurs « séniors »  présenteront deux artistes qu’ils collectionnent sur la durée.

 

Afin de montrer que ces actes d’ENGAGEMENTS ne sont pas une logique récente, chacun des onze prêteurs montrera deux séries d’œuvres : l’une d’un artiste confirmé (de Jean-Pierre Raynaud à Fabrice Hyber, de John Armleder à Gabriel Orozco), qu’il a commencé à suivre il y a dix, vingt, ou parfois près de trente ans, l’autre d’un artiste plus jeune (moins de quarante ans, de Saädane Afif aux frères Quistrebert, de Société Réaliste à Lionel Sabatté). Ainsi l’exposition regroupera des artistes de deux générations s’épaulant l’une l’autre.

L’avenir se préparant par l’échange et la transmission, chacun de ces onze prêteurs séniors a choisi un jeune collectionneur passionné et impliqué. Chacun de ces onze prêteurs « juniors » montrera un jeune artiste collectionné selon la même logique que leurs ainés.

Se répondront onze filiations regroupant chacune deux collectionneurs, sénior et junior, unis par la passion active pour l’art de leur temps et trois artistes liés par ces binômes formant à cinq, un réseau d’affinités.

Un catalogue édité par Silvana Editoriale mémorisera cet événement.

 

Capitale régionale et ville universitaire au cœur d’une agglomération de 145 000 habitants, Poitiers, cité patrimoniale et de création menant notamment par une politique volontariste d’installation d’œuvres d’art dans l’espace public Art Public Poitiers, est particulièrement fière de présenter cette grande exposition au musée Sainte-Croix, en partenariat avec ArCEN et le Confort Moderne de Poitiers, centre d’art et de musiques actuelles, qui programmera exposition, performance et concert pendant le week-end de vernissage.

 

 

Musée Sainte-Croix, Poitiers

3 bis, rue Jean-Jaurès

86000 POITIERS

05 49 41 07 53

www.musees-poitiers.org

facebook.com/MuseeSainteCroix.Poitiers 

 

Le Confort Moderne / Association L'Oreille est Hardie

185, rue du Faubourg du Pont-Neuf / 86000 Poitiers, France
T/ 05 49 46 08 08 – F/ 05 49 61 30 34 /box@confort-moderne.fr

www.confort-moderne.fr

Ouvert du lundi au vendredi de 12h à 18h

 

Collectionneurs

 

Jean-François AZIBERT

Raymond AZIBERT

Matthieu de BÉZENAC

Daniel BOSSER

Nicolas CATTELAIN

Stéphane CORRÉARD

Johan FLEURY de WITTE

Gilles FUCHS

Albertine de GALBERT

Antoine de GALBERT

Marc et Josée GENSOLLEN

Bruno HENRY

Iordanis KERENIDIS et Piergiorgio PEPE

Joseph KOULI

Jean MAIRET

Gérard MAVALAIS et François MICHEL

Gabriel NALLET

Sébastien PEYRET

Michel POITEVIN

Thibault POUTREL

Alain SERVAIS

Tanguy Van QUICKENBORNE et Bieke CLERINX

 

Collectionneur associé :

Philippe d’HÉMERY

 

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Artistes

 

Saâdane AFIF

Carlos AIRES

Dove ALLOUCHE

Xavier ANTIN

John ARMLEDER

Gilles BARBIER

Neil BELOUFA

Vanessa BILLY

Pierre-Yves BOHM

Stefan BRÜGGEMANN

Mathieu CHERKIT

Hyun Soo CHOI

Abigail DEVILLE

Angela DETANICO et Rafael LAIN

David DOUARD

Philippe FAVIER

Maike FREESS

Fabrice HYBER

Melissa ICHIUJI

Véronique JOUMARD

Philippe MAYAUX

Adrián MELIS

Enzo MIANES

Julien des MONSTIERS

Nicolas MULLER

Gabriel OROZCO

Lucien PELEN

Estefania PEŇAFIEL LOAIZA

Florian et Michaël QUISTREBERT

Jean-Pierre RAYNAUD

Lionel SABATTÉ

SOCIÉTÉ RÉALISTE

Joris Van de MOORTEL

Raymond AZIBERT présente John Armleder et Abigail Deville

 

John Armleder est un plasticien suisse né à Genève le 24 juin 1948. Son travail est avant tout un essai de transformation du statut de l’œuvre d’art au niveau de sa perception et de sa réception. La complexité des relations qu’une œuvre peut entretenir avec différents milieux et les interactions qu’elle provoque sont au centre de sa démarche. Son œuvre volontiers multiple et apparemment désordonnée s’inscrit dans des pratiques diverses. Ironie, détachement et indifférence apparentes offrent des pistes à l’appréhension de ce travail mais aussi une grande jubilation. L’intelligence, la subtilité et la maîtrise des conditions qu’il a lui-même énoncées permettent tous les rebondissements possibles.

 

Abigail DEVILLE  est née en 1981 à New York (USA). Elle vit et travaille dans le Bronx, New York et se décrit comme un archéologue à la recherche d'indices dans la société contemporaine pour l'infini et l’éternel. Grâce à la poésie de son expérience quotidienne et de l'histoire américaine, elle crée des œuvres qui parlent aux différentes strates de la culture matérialiste de la société contemporaine. Elle force des formes à réfléchir sur notre place dans l'histoire, celle qui nous lie à la nuit des temps.

 

Jean-François AZIBERT présente Société Réaliste

 

Société réaliste est une coopérative artistique fondée par Ferenc Grof né en 1972 et Jean-Baptiste Naudy né en 1982. Leur œuvre s'articule autour de l'appropriation et du détournement d'outils de communications et des  figures de pouvoir (cartes, emblèmes, enseignes, architectures...). Par des systèmes de confrontations symboliques, leur travail affirme un regard critique sans jamais afficher une critique frontalement dénonciatrice. En opérant de subtils rapprochements, des extrapolations, des interprétations statistiques ou des surimpressions, leurs œuvres donnent à voir des évolutions historiques, des tendances et produisent un ensemble d'outils de lisibilité du
monde contemporain.

Daniel BOSSER présente Véronique Joumard et Nicolas Muller

 

L'œuvre de Véronique Joumard, née en 1964 à Grenoble, qui vit et travaille à Paris aborde de manière directe les thèmes de l'énergie, de la lumière et de l'espace. Ses dispositifs électriques et lumineux, ses installations publiques, ses grandes photographies de soleil, de lune, d'éclairs, d'ampoules électriques ou d'enseignes lumineuses et ses peintures invitent le spectateur, en réintégrant les enjeux d'un art minimal qui partagent l'économie de moyens et la prise en compte du corps dans un lieu donné, à s'interroger sur les conditions d'apparition et de production de l'image et de ses significations qu’elles soient dans un cadre physique, technique, culturel ou comportemental.

 

Nicolas Muller, né en 1981 à Chatenay Malabry (France), vit et travaille entre Vienne et Paris (Autriche et France) développe son travail au sein de projets qui associent indifféremment pratiques de l'in-situ, de l'appropriation du réel et de l'histoire, de l'indice et du non-dit, du déplacement et du détournement conceptuels. Ses expositions invitent le visiteur/promeneur à les parcourir comme un univers mental de signes et d'objets à réinventer selon sa propre subjectivité. Nicolas Muller est diplômé de l'EESI et de la Villa Arson.

 

 

Iordanis KERENIDIS et Piergiorgio PEPE présentent Angela Detanico et Rafael Lain

 

Angela Detanico et Rafael Lain travaillent ensemble depuis 1996. Ils se sont rapidement imposés sur la scène artistique internationale grâce à une réflexion subtile menée sur les modes de représentations conventionnelles qui nous entourent. Linguiste et sémiologue, ou graphiste de formation, ils s’immiscent dans l’interstice entre design, communication et beaux-arts. Oscillant entre technique rudimentaire et technologie de pointe, leurs pièces prennent des formes aussi diverses que la lettre, le mot, l’image fixe, la vidéo, le son et l’installation. Qu’il s’agisse d’alphabets, de cartographies ou de calendriers, ils s’attaquent aux fondements mêmes de ces codes régissant notre quotidien, persuadés du croisement s’opérant entre le signe et le sens.

 

Stéphane CORREARD présente Philippe Mayaux et

Neil Beloufa

 

Philippe Mayaux est un artiste plasticien français né en 1961 à Roubaix. Il vit et travaille à Montreuil en France. Actif depuis le début des années 1990, il se situe dans la double lignée de Marcel Duchamp et Francis Picabia en proposant des œuvres aux couleurs criardes aux réminiscences souvent érotiques ou sexuelles. Il s'inscrit dans la continuité d'un "esprit de contradiction" à la frontière du mauvais goût et pleinement dans le kitch, il revendique l'aspect criard en refusant l'idée de virtuosité et de technicité en s'engageant artistiquement dans la « sub-culture ». Ainsi il propose un univers psyché où se mêlent créatures hybrides, chimères cauchemardesques, qu’il exprime sous une forme de beauté déviante[].

 

Neil Beloufa  est né en 1985 en France. Il vit et travaille à Paris et est rapidement devenu une personnalité incontournable de la scène contemporaine internationale. C’est un jeune artiste dont les installations, sculptures, photographies et vidéos proposent une expérience fragmentée de la vision, de la mémoire et des stéréotypes qui nous entourent et nous façonnent. Ses œuvres prennent la forme d’environnements modulaires au sein desquels le spectateur est confronté à des situations enchâssées, des impressions palpables de déjà-vu ou de déjà vécu, des effets de miroir ou des jeux de rôle. Après le succès de son exposition monographique au Palais de Tokyo en 2012, Neil Beloufa, qui a déjà réalisé des projets pour des institutions reconnues à Francfort, Los Angeles ou New York, a présenté son travail lors de la Biennale de Venise de 2013, qui l’a invité à participer au pavillon international.

Johan FLEURY de WITTE présente Mathieu Cherkit

 

Mathieu Cherkit est né en 1982. Il vit et travaille à Saint-Cloud et fait preuve d’un sens peu commun de l’espace, des accords colorés et de l’ornementation, autant de qualités totalement anachroniques. Ses peintures ont toutes pour sujet une maison vieillotte et encombrée de bimbeloterie kitsch, sur les hauteurs de Saint-Cloud, qu’il habite à la suite de ses parents et de ses grands-parents. Sauf qu’il en peint les moindres recoins exigus comme s’il s’agissait de vastes étendus dans des perspectives ingénieusement distordues et des lumières somptueusement irréelles.

 

Antoine de GALBERT présente Pierre-Yves Bohm et

Lucien Pelen

 

Pierre-Yves BOHM  est né en 1951 à Roncq (Nord). Il vit et travaille à Roubaix. Son œuvre possède ses propres mots et sa grammaire particulière ou rien ne lui ressemble vraiment. L’idée d’intemporalité serait la dimension conceptuelle qui désignerait le cadre le plus juste pour l’évoquer. Les peintures, les travaux sur papiers et les sculptures confirment l’unité d’une pensée artistique simple, évidente, savante et lumineuse semblable à une interrogation placée sous le jour obscur de la question intérieure qui pousse l’artiste vers la création. Il explore la matière pour représenter l’humanité. Des silhouettes, visages, corps, crânes et gisants sont figurés pour être ensuite mutilés sur la toile. L’œuvre est singulière et demande attention et intérêt pour découvrir un artiste maitre de son art.

 

Lucien Pelen, né en 1978 à Aubagne, vit et travaille à Altier (Lozère) et Marseille. En général, Lucien Pelen se met en scène dans des postures incongrues. Alors qu'il avait habitué à de véritables performances au-dessus des précipices de Lozère, il délaisse quelque peu ses prouesses d'équilibriste pour s'orienter vers un minimalisme de gestes poétiques mêlant toujours les marques de l'humour, de la fascination du vide, de la mort et de l'art. Il se resserre à la promiscuité du pré, du verger ou d'une clairière. Les lieux déserts et vastes de sa région laissent une place plus fréquente aux petites terres paysannes plus propices à l'expression de l'espace mental intérieur du personnage mis en scène.

Albertine de GALBERT présente Adrian Mélis

 

Adrian MELIS est né en 1985 à La Havane, Cuba, Il vit et travaille à Barcelone. Son travail explore la relation entre les cadres imposées par les structures socio-politiques, juridiques et économiques, et des stratégies générées par des individus qui cherchent à échapper ou à contourner ces normes rigides.  Point de tensions évidentes entre la productivité et les temps d'arrêt, présence et absence, et les régimes de planification des effectifs. Il est particulièrement intéressé par la situation actuelle de son pays de naissance.

 

Gilles FUCHS présente Jean-Pierre Raynaud et

Florian & Michaël Quistrebert

 

Jean-Pierre Raynaud est né 1939 à Courbevoie, dans la proche banlieue parisienne. Il perd son père en 1943, disparu dans le bombardement de l’usine où il travaillait. Il fait des études d’horticulture, mais décide de ne pas en faire son métier. Il choisit plutôt d’interroger, par un dialogue avec les objets, le corps et l’espace, son angoisse de la vie. En 1962, il produit ses premières œuvres avec des objets de récupération. Il est alors assez proche du mouvement artistique des nouveaux réalistes. Mais Raynaud fera très vite un parcours plus solitaire et singulier en vivant une véritable histoire de « vie » avec le projet de la maison qu’il prendra à bras le corps pendant vingt-quatre ans. Le pot de fleur utilisé par Jean-Pierre Raynaud est emprunté au réel mais détourné de sa fonction puisque rempli de béton. Cet objet quotidien est alors utilisé comme un élément symbolique. Le pot est bétonné : il devient inutile. L’artiste n’envisage plus la vie possible dans ce monde. Ce travail peut être vu comme un autoportrait, comme le symbole de sa façon d’être au monde.

 

Florian et Michaël Quistrebert, nés à Nantes, respectivement en 1982 et 1976 vivent et travaillent à Amsterdam et à Paris. Ils travaillent en équipe, dans l’échange et le temps. Chaque projet qu’ils proposent réagit à son précédent en le développant ou le contredisant. Leur pratique artistique, commencée au début des années 2000, est pour eux un travail « postmoderniste » car profondément conscients des mouvements artistiques qui les ont précédés. Dans leurs œuvres, le spectateur est entraîné dans un labyrinthe de paradoxes, d’inversions et de mystères, où les couleurs, la matière, la géométrie, les sciences et la poésie composent une œuvre qui se veut transcendantale. Pour eux, l’Art, s’il cherche à avoir une signification profonde où un rôle dans le changement social, a le devoir de répondre aux « Cathédrales » du pouvoir et de l’illusion culturelle.

 

Sébastien PEYRET présente Xavier Antin

 

Xavier Antin est né en 1981, il vit et travaille à Paris.

Son œuvre prolonge le détournement des moyens ordinaires de fabrication de l'image imprimée et déploie la chaîne de production dont découle toute image. Il est graphiste de formation, et son vocabulaire se constitue à partir de d’infimes erreurs qui ne manquent pas de venir interrompre le circuit fluide de la reproduction des images. Ces accrocs, il les reprend afin de les faire accéder à une présence systématique. Les stries occasionnelles pouvant se produire lors de l'impression revêtent alors la régularité de la trame.

 

Marc et José GENSOLLEN présentent Gabriel Orosco et

Saâdane Afif

 

Gabriel Orozco, né le 27 avril 1962 est un artiste mexicain postminimaliste[][]. Il travaille notamment sur le thème du mouvement dans de nombreuses œuvres. Artiste en constant déplacement, sans atelier fixe, vivant entre le Mexique, les États-Unis et la France, rejette les identifications nationales ou régionales et puise son inspiration dans les différents lieux où il vit et voyage. Il utilise une multiplicité de mediums et de supports différents pour concevoir et réaliser son œuvre. Passant de la photographie à la sculpture, de l’installation à la création numérique, recourant à des objets et des techniques très variés, grand voyageur, il se définit comme un promeneur, parvenant à exprimer avec une grande subtilité l’esprit du temps et des lieux dans lesquels il intervient.

 

Saâdane Afif est né le 7 juillet 1970 à Vendôme il vit et travaille à Berlin (Allemagne). Il réagit à son environnement social, culturel ou géographique tout en travaillant certaines préoccupations depuis maintenant plusieurs années telles que l’attrait pour la méthodologie mise en place par André Cadere pour ses bâtons, la musique, la question du ready made et la notion de collection. Il se nourrit également des collaborations et amitiés artistiques qui l’entourent. A l’instar d’un leader de groupe de rock, il fait appel à divers intervenants aussi bien pour la production de ses œuvres que pour l’écriture des Lyrics, véritable projet de ces dernières années. Le principe est de faire écrire des paroles de chanson à partir d’une de ses pièces. L’auteur y garde une grande liberté en ce qui concerne l’interprétation et le lien, formel ou poétique, qui lie sa proposition à l’œuvre en question. Les Lyrics prennent ensuite la forme de textes, présentés comme des statements en papier adhésif holographique, avant que des musiciens professionnels ou amateurs s’en emparent pour en faire des chansons, regroupées ensuite en disques produit par l’artiste sur son label.

 

Nicolas CATTELAIN présente Stefan Brüggemann

 

Stefan Brüggemann  est né en 1975 à Mexico. Il vit et travaille à Londres et à Mexico,  sur le langage avec une approche particulière du texte, combinant une démarche formelle du concept avec une attitude critique radicale. Sa stratégie principale, à travers la diversité des matériaux et des médiums qu'il utilise, consiste à introduire une sensibilité “Pop” dans une démarche conceptuelle pour la rendre efficace. Comme la réflexion parfaite d’un monde, le travail de Stefan Brüggemann rapporte les faits qui nous entourent, poursuivant les constructions du négativisme, dans leurs aspects plus nihilistes que romantiques. Son travail se réfère parfois brutalement aux déconvenues de notre société́ laissant les individus face à̀ eux- mêmes.

 

Bruno HENRY présente Philippe Favier et Lionel Sabatté

 

Philippe Favier, né le 12 juin 1957 à Saint-Étienne, vit et travaille à Nice, est un artiste peintre et un graveur, spécialisé dans les miniatures et les petits formats en noir et blanc. Dès ses débuts il a utilisé des techniques et des formats inhabituels. Ses premiers travaux, de très petit format, démontraient l’acuité et l’ironie de son regard : invention de lieux, pays et continents imaginaires, cités idéales, îlots bleutés dont l’artiste se faisait le cartographe imaginaire et méticuleux. Puis ses formats se sont agrandis et arrondis, la peinture sur verre restant une constante de son travail, notamment dans les œuvres qu’il réalise à partir de 1988 pour les espaces publics. Il est lauréat des prix de Rome de peinture et de gravure en 1985.

 

Lionel Sabatté, né en 1975 à Toulouse, vit et travaille à Paris  (France), s’intéresse à une remontée fantasmée vers les origines. Il interroge le vivant et sa perpétuelle régénération jouant avec les matériaux récupérés (poussière, coquille, etc.) ou avec leurs aléas (décomposition, fumée, etc.) pour leur redonner corps. Lorsque Lionel Sabatté réalise en sculpture une meute de loups, la chair de l’animal est constituée de rebus, de poussière prélevées dans une station de métro. Pauvreté des matériaux, laissés par des milliers de personnes qui passent et qui tous perdent une partie d’eux-mêmes. Fasciné par l’histoire naturelle, l’artiste répare aussi à sa manière des papillons abîmés récupérés dans les boutiques d’entomologie en leur rendant une enveloppe corporelle, faite de peaux mortes et de rognures d’ongles.

Gabriel NALLET présente Estefania Penafiel-Loiza

 

Estefania Penafiel-Loiza, née en 1973 en Equateur, vit et travaille à Paris (France), dès ses premières œuvres, travaille sur l’image objet en tant que témoignage, en tant que trace, mais une trace qui, fugace, s’efface. Se construit alors un travail sur la mémoire, le visible, l’indicible, qui fait appel à la "persistance mémorielle" de ce qui nous a été donné à voir. Parmi ses principaux axes conceptuels nous trouvons un intérêt particulier pour l'histoire, la mémoire latente, les relations entre les images et le langage, la vue, des perspectives et des points de vue, le visible et la vision, l'univers visible et invisible. Her work make often reference or echo to social, historical and political issues. Son travail fait souvent référence ou écho aux enjeux sociaux, historiques et politiques.

Thomas POUTREL présente Enzo Mianes

 

Enzo Mianes est né en 1988 à Toulouse (France) et vit et travaille à Paris. A ce jour il poursuit sa formation à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, en quatrième année. Son travail propose d’extraire des objets de leur contexte, leur insufflant une dimension fétichiste, à la base d’une narration poétique souvent liée aux questions de la disparition des êtres, des formes, de la matière. Il évoque le vivant à travers des fragments d’intimité et des échantillons d’un réel commun, prenant la forme d’installations-sculptures, autant de traces d’une mythologique intime et contemporaine.

Jean MAIRET présente Gilles Barbier et Maike Freess

 

Gilles Barbier, né le 6 février 1965 à Port-Vila aux Nouvelles-Hébrides (aujourd'hui Vanuatu), vit et travaille à Marseille , développe une œuvre protéiforme et débridée qui jongle entre la sculpture, l'installation et le dessin. Cet artiste a notamment commencé par recopier les pages d’un dictionnaire illustré. Une ascèse patiente sur de grands formats, livrant erreurs et rectifications, ou lorsque la punition pallie au manque d'inspiration pour générer une œuvre atypique. Dans son corpus, le dessin et la graphie tiennent une place de choix jusque dans les installations parfois gigantesques qu'il développe dans l'espace où le trait n'est jamais bien loin. Gilles Barbier y a développé un monde de clones ultra réalistes de lui-même, installés parfois dans les pires situations.

 

Maike Freess est née à Leipzig (Allemagne). Elle vit et travaille à Berlin. Ses œuvres combinent des éléments de dessin, de peinture et de collage pour créer des portraits figuratifs. Les personnages qui envahissent son œuvre sont extrêmes, libérées de toute barrière physique, psychique ou morale. Ils sont écartelés entre de multiples identités, confrontés à des possibilités paradoxales et évoluent entre réalité et illusion. Immobiles, emprisonnés dans des répétitions éternelles, pleins du désir ardent d’un accomplissement toujours reporté. Ils racontent des tragédies humaines entre fascination et destruction. Les références au surréalisme du 20e siècle imprègnent ce travail, de manière intentionnelle ou non. On ne peut pas s’empêcher de penser à certaines peintures sensuelles de Dali ou aux paysages désertiques de Tanguy.

 

Gérard MAVALAIS – François MICHEL présentent

Hyun-Soo Choi et Dove Allouche

 

Hyun-Soo CHOI est né à Séoul en 1953 et décédé à Paris en avril 2011. Son œuvre se situe entre deux cultures, en s’appropriant les modèles occidentaux pour en synthétiser l’essence même dans une vision toute asiatique, la peinture devient comme une écriture poétique propice à l’émerveillement. La mise en espace d’une nature morte ou d’un paysage est particulière et significative. Nous sommes dans un espace ouvert où le motif par quelques traits sûrs et denses, souvent en blanc sur une toile vierge ou un panneau brut, prend une dimension spectaculaire. La simplicité du geste est en tension avec l’acuité de son regard. L’essentiel est condensé avec beaucoup de subtilité, de délicatesse et d’humour. Hyun-Soo CHOI jongle avec nos sens et nos émotions.

 

Dove Allouche est né en 1972, il vit et travaille à Paris. Son travail se présente comme une plongée dans un univers infini sombre et ambigu. Le trouble vient aussi du médium choisi : photographie aux techniques anciennes, dessin à la mine de plomb, gravure, œuvre graphique créée à partir de divers procédés photographiques, œuvres en diptyque quasiment identiques. Que voyons-nous ?

Des abysses aux profondeurs infinies, des concrétions de cavernes mystérieuses, des déversoirs d’orage, des réseaux aux flux incessants et souterrains, des cimes vertigineuses, des granulations de la surface solaire, des constellations lointaines… La plupart du temps, ces images témoignent du développement, du mouvement, en fait du processus lent de la matière en formation, de l’origine du monde, du vertige de l’infini.

Matthieu de BEZENAC présente Julien des Monstiers

 

Julien des Monstiers, né en 1983, il vit et travaille à Paris. Ecoutons ce qu’il dit de son travail : « Depuis quelques années maintenant j’ai radicalisé ma pratique en peinture. Elle est plus obtuse. Si mes tableaux sont toujours narratifs, c’est une narration sans figuration, une narration par le geste et par la pensée. Je m’intéresse aux surfaces, aux motifs et aux textures, là où la peinture a ses limites. C’est un jeu d’axes, en mettant au mur ce qui est au sol (tapis parquets…) les rapports à l’horizontalité ou à la verticalité sont brouillés et il ne reste finalement que de la pure peinture à contempler. Ce prétexte me fascine. Il s’agit bien je crois d’adopter un point de vue omniscient, ubiquiste, sur le tableau, regarder à la fois l’ensemble, le cadre, le motif peint et la texture de ces motifs. Ce sont trois dimensions, mais dans un objet (presque) plat, une sorte de nomadisme de l’immobilité. Après le motif d’un tapis par exemple, il y a la surface, cousue ou brodée, puis, dans les mailles et le savoir-faire un nouveau monde qui s’offre au regard, un champ quasi cosmique, une profondeur dans la surface. Il y aura toujours plus d’informations dans un centimètre carré d’un tapis vieilli par le temps que dans cent mètres carrés de pixels. J’expérimente ces savoirs artisanaux, ces textures et ces prétextes pour amener la peinture là où elle n’est plus. »

Michel POITEVIN présente Fabrice Hyber et

David Douard

 

Fabrice Hyber est né le 12 juillet 1961 à Luçon, en Vendée, il vit et travaille à Paris. Il intervient dans des domaines et sur des supports très divers. Présent depuis une vingtaine d'années sur la scène artistique internationale, il procède par accumulations, proliférations, hybridations et opère de constants glissements entre les domaines du dessin, de la peinture, de la sculpture, de l'installation, de la vidéo mais aussi de l'entreprise et du commerce. Son parcours est significatif d’un questionnement sur les réalités de l’art. Esprit prodigieusement inventif, inséré dans le système, les utilisant tout en les récusant. Il est un entrepreneur et s’intéresse au commerce qu’il développe en parallèle. Le mot Art est un nom propre désignant toute la famille d’entreprises à venir. En 1988, il se fait directeur d’une société anonyme à responsabilité limitée. Il revend les objets qu’il invente.  Comme les bonbons très bons, ou il va travailler avec des biochimistes pour utiliser des algues afin que le produit puisse être absorbé par les deux extrémités du système digestif. Il définit le commerce comme : « un moyen permettant d’assouplir nos limites par mélange d’humeur » Commercer c’est avant tout créer des relations entre individu.

 

David Douard, né en 1983 à Perpignan, France, vit et travaille à Paris. Ses réalisations apparaissent comme un fourmillement, une sorte d'agitation intérieure qui travaille l'enveloppe. Il est intéressé par les systèmes de croissance, de décroissance et de contamination, de modes technologiques et/ou biologiques de la dégénérescence et Creating systems of interconnected installations, as in his recent solo exhibition  at Palais de Tokyo, he tweaks everyday objects, obsessive soundtracks and disturbing videos inspired by mechanisms of organic transformation and biological mutation.la création de systèmes d'installations interconnectées, comme dans sa récente exposition solo Mo'Swallow au Palais de Tokyo. Il montre des objets du quotidien, des bandes sonores et des vidéos obsessionnelles, inquiétants inspirés par des mécanismes de la transformation et la mutation biologique. His work conveys references to urban poetry, the history of science, technology, counter-culture and animism. Son travail transmet les références à la poésie urbaine, l'histoire de la science, la technologie, la contre-culture et l'animisme. Il a montré son travail à la biennale de Lyon (2013), à Chelles, les Eglises (2013) et au Palais de Tokyo (2014). Il apparait aux critiques comme l’une des révélations les plus ambigus, comme les plus intéressantes, de ces dernières années. C’est aujourd’hui un créateur énigmatique à la potentialité élevée. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Joseph KOULI présente Vanessa Billy

 

Avec une grande économie de moyens, les œuvres de Vanessa Billy, née en 1978, Genève et vit et travaille à Zurich, évoquent notre rapport aux choses et à l’environnement. Profondément ancrée dans une curiosité pour les matériaux courants et les objets banals (industriels ou domestiques), sa pratique s’attache à explorer leurs potentialités, à les révéler en quelque sorte en les transformant ou en les associant. Qu’elle développe des processus pour observer le comportement des matières ou qu’elle utilise des éléments trouvés et porteurs d’anciens usages, l’artiste opère par le déplacement et la mise en relation, réinventant des formes toujours nouvelles. Dans ce dialogue permanent entre les éléments (avec les mots des titres, aussi), les œuvres de Vanessa Billy parlent des matériaux, de l’émergence et du devenir des formes, ainsi que plus largement de l’activité humaine, du fonctionnement des corps aussi bien que des actes et des usages quotidiens, ainsi que de la gestion des ressources.

 

Alain SERVAIS présente Melissa Ichiuji et Carlos Aires

 

Melissa Ichiuji est née en 1968 en Virginia, États-Unis, où elle vit et travaille.  Ses œuvres sont des sculptures figuratives qui nous rappellent des poupées. Chaque sculpture est assemblée et cousue à partir d’éléments naturels et synthétiques tels que le cuir, le latex, des fruits séchés, des os, des cheveux humains, de la fourrure ou des collants. Selon l’artiste ses œuvres sont les personnifications des luttes intérieures qui définissent la condition humaine. Elle est plasticienne, a "fréquenté" la danse classique dans sa jeunesse et en transcende le souvenir et les sensations dans ses sculptures. C'est troublant et hallucinant, tant la sexualité, les textures et matières renvoient à un érotisme non dissimulé et très impressionnant. La danse, fantasme, réalité à travers une sculpture "glissade", une guillotine qui scalpe des morceaux de corps, comme autant de lieux de souffrance ou de désir, un couple radieux de danseurs de tango....

 

Carlos Aires, né en 1974 à Ronda (Málaga), Espagne, vit à l'heure actuelle entre l'Espagne et la Belgique, élabore son travail dans une esthétique de l'ambiguïté et de l'attitude analytique envers notre façon de percevoir la réalité qui nous entoure. Du collage, en passant par la photographie, vidéo et performance, il montre un art provocateur, plein d'agitation et de scepticisme. Il nous plonge dans une réalité bouleversée et contestable, où les mythes ordinaires perdent leur sens. L'histoire prend une nouvelle nature et la vérité ouvre un nouvel espace aux mensonges. Carlos Aires aime à proposer des jeux, de découvrir combien et quels pourraient être les différentes façons de lire une image, une vidéo, une performance, d'interpréter une situation. Il travaille par association d’idées et des stéréotypes propres à perturber la perception et la déplacer.

 

Tanguy VAN QUICKENBORNE  et Bieke CLERINX présentent Joris Van de Moortel

 

Joris Van de Moortel, né en 1983 à Oostakker, vit et travaille à Antwerp et Hoboken, est un artiste qui défie les catégories. Son travail peut être qualifié de sculptural voir architectural, installatoire, performatif, musical et même pictural. De la même manière, sa pratique absorbe différents référents historiques mais à travers des formes artistiques détournées, presque renversées voire terroristes. Et de fait, ce jeune artiste flamand est iconoclaste. Quand il fait une résidence, il assiège son studio pour en faire un espace de travail, un atelier temporaire tel une plateforme où il exerce avec et dedans toutes sortes d’activités. Par la suite, il présente cette mise en scène comme une exposition, puis à la fin, dissocie voire découpe cette « architecture-installation-objet » en différents éléments pour les transporter ailleurs. Cela peut comprendre de  vraies œuvres réalisées sur place mais aussi les murs ou la porte et la fenêtre de l’atelier qu’il redéfinit ainsi comme des éléments sculpturaux.

 

Adrian MELIS : Ovation French + Spanish + Deutsch Parliament, 2013. Video couleur, 4’44’’ + 1’36’’+ 4’02’’

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